Pratiques narratives collectives

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Collective narrative practice

Terme utilisé pour décrire l'utilisation de pratiques narratives en dehors de la salle de thérapie et en particulier pour relier des individus, des groupes et / ou des communautés (Denborough, 2008). Les pratiques narratives collectives sont caractérisées par ces dix thèmes :

  1. En écoutant et en cherchant à comprendre les histoires que les individus et les groupes partagent avec nous, nous pouvons concevoir ces histoires comme représentant non seulement l'expérience personnelle, mais aussi les effets de problèmes sociaux plus larges.
  2. Quel que soit le degré de difficulté, de traumatisme ou de désespoir, les individus, les groupes et les communautés réagiront aux situations dans lesquelles ils se trouvent. Ils prendront des initiatives pour tenter de réduire ou de réparer les préjudices subis et / ou de prendre soin et de protéger les autres.
  3. Plutôt que mettre en oeuvre nos propres initiatives au sein de ces communautés, notre rôle peut consister à créer des contextes dans lesquels les initiatives et les connaissances des personnes en matière de guérison sont prises en compte et plus richement décrites. Il s'agit notamment de mettre au jour les compétences, les valeurs, les espoirs et les rêves qui sont implicites dans les réactions des gens face aux difficultés, ainsi que l'histoire de ces dernières dans la vie des individus, des cultures et des communautés.
  4. Une fois que ces initiatives, compétences et valeurs locales (au plus proche de l'expérience) sont reconnues et documentées, nous pouvons rechercher un public pertinent pour qui elles trouveront un écho. Cela implique souvent d'autres individus / groupes qui connaissent des difficultés similaires ou connexes, d'autres qui sont touchés par des problèmes sociaux similaires.
  5. Il devient alors possible de permettre à ceux qui luttent contre les effets des difficultés d'apporter une contribution significative à la vie d'autres personnes qui sont également en difficulté. En retour, cette expérience d'apporter une contribution à d'autres personnes peut conduire à accroître le sentiment d'initiative personnel / collectif.
  6. Cela peut être particulièrement significatif lorsque des opportunités sont créées pour des contributions intergénérationnelles dans les deux sens et pour un hommage intergénérationnel. Lorsqu'on peut reconnaître que les compétences et les valeurs des jeunes générations perpétuent (de manière tout à fait singulière) l'héritage des générations précédentes, cela peut constituer un antidote à la fracture intergénérationnelle que les traumatismes collectifs provoquent souvent au sein des communautés.
  7. Les réponses des personnes aux difficultés et aux traumatismes sont des formes d'action sociale locale. En les reconnaissant, en les décrivant de manière plus riche et en créant et développant un sentiment d'initiative personnel / collectif toujours plus aigu, cela permet de relier les initiatives des gens et de mener d'autres actions. Ces actions peuvent être liées à la réappropriation de leur vie après un traumatisme ou une épreuve et / ou viser à prévenir de nouveaux préjudices ou injustices envers elles-mêmes, leur communauté ou d'autres personnes.
  8. La création et la mise en oeuvre d'une "culture populaire locale" peuvent revigorer les savoirs locaux en matière de guérison et l'action sociale locale. Si l'on peut transformer les riches descriptions des compétences et des savoirs des gens en matière de gestion des difficultés en supports culturels locaux (écrits, parlés, chansons, films, danse, poésie, célébrations), cela rend de nombreuses choses possibles. Cela peut permettre aux gens de se produire, de témoigner et de partager dans le cadre de cérémonies de redéfinition identitaire (Myerhoff, 1982 ; White, 1999). Ce processus de créativité culturelle peut également contribuer à soutenir et réactiver le langage de la vie intérieure (James, 1892). Lorsqu'il est réalisé collectivement, ce processus peut soutenir la "communitas" (Turner, 1969, 1979) et, surtout, l'action sociale locale (Adams & Horton, 1975).
  9. Tout au long de ce processus, nous pouvons résolument travailler à "l'invention de l'unité dans la diversité" (Freire, 1994, p. 157). Il est de notre responsabilité permanente de veiller à ce que la création de liens ou de "communitas" ne s'accompagne pas du développement de nouvelles formes de jugement normalisateur. Ces approches visent à "ressusciter la diversité dans la vie quotidienne" (White, 2004a, p. vi) en reconnaissant systématiquement la riche diversité des compétences, des connaissances, des valeurs et des espoirs dans la vie des personnes.
  10. Selon Freire (Horton & Freire, 1990), nous pouvons aborder ce travail avec une vue d'ensemble et un horizon temporel. Notre tâche consiste à créer des possibilités pour les personnes touchées par des problèmes sociaux d'apporter des contributions significatives à d'autres personnes également touchées par ces problèmes sociaux, de manière à soulager les effets des traumatismes et à construire une action à la fois personnelle et collective. (Denborough, 2008, pp. 119-120)


Cf. Communitas

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