Handicap
Disability
Cette rubrique a été écrite par Tiffany Sostar et Gipsy Hosking
Les discours dominants sur le handicap situent souvent le problème à l'intérieur de l'individu et la solution comme un moyen de renforcer la résilience et la force de caractère. Cependant, les défenseurs de la justice pour les personnes handicapées situent le problème dans l'environnement physique et social handicapant qui entoure une personne. En outre, les défenseurs des droits des personnes handicapées établissent une distinction entre la "déficience", qui est une différence physique ou mentale dans le corps, et le "handicap", qui est produit par l'environnement. Ces discours sont construits par la société et peuvent être déconstruits et réécrits. Dans cette approche, le "handicap" est compris comme un effet des relations de pouvoir entretenues par le biais du privilège systématique des personnes valides. Comme l'explique Rosmarie Garland-Thomson (2006), le couple hiérarchique valides/invalides est utilisé pour "légitimer une distribution inégale des ressources, du statut et du pouvoir dans un environnement social et architectural biaisé" (p. 259).
Le discours sur le handicap a récemment connu des changements importants, et c'est un domaine de travail et de théorisation très riche. Le concept de "rien pour nous sans nous", qui a été intégré dans tant de pratiques narratives, trouve ses racines dans l'activisme des années 1990 en faveur des personnes handicapées en Afrique du Sud, en Europe de l'Est et en Amérique du Nord. Cette remise en question des hiérarchies existantes des savoirs permet d'aligner le travail sur la justice pour les personnes handicapées et les pratiques narratives, à la fois en situant les gens comme experts de leurs propres expériences, en valorisant leurs savoirs locaux et en explorant la construction sociale de leurs identités. À titre d'exemple de changement de discours, les défenseurs des autistes ont fait pression pour comprendre l'autisme comme une neurodiversité plutôt qu'un handicap. Sparrow Rose Jones écrit :
Mon esprit n'est pas étrange : je ne suis pas une espèce différente, une créature étrangère, un mutant, un robot, un monstre de la nature. Je suis un mot familier, prononcé avec un accent différent... Je suis un être humain ; je suis autiste. (Jones, 2013, p. 3)
Les thérapies narratives se sont attachées à "relocaliser le problème du handicap" (Kunc, Van der Klift, Reynolds, Munro, 2015) et à remettre en question les histoires culturelles sous-jacentes qui façonnent les discours sur le handicap.
Les personnes handicapées ne sont pas opprimées par ce que nous pouvons ou ne pouvons pas faire avec notre corps ou notre esprit. Nous pouvons être gênés par le fait de vivre avec un handicap, mais ce qui nous opprime, ce sont les préjugés, la discrimination, la ségrégation et la violence systémiques auxquels nous sommes confrontés parce que nous n'appartenons pas à une "norme" reconnue. (Berne, Milbern & Weiner-Mahfuz, n.d.)
Une recherche récente du First Peoples Disability Network (Avery, 2018), offre une perspective aborigène et insulaire du détroit de Torres sur le handicap :
Cf. Capacitisme