L'écriture de chansons communautaires et les pratiques narratives

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Community song writing and narrative practice by David Denborough[1]


Traduction de Fabrice Aimetti avec l'aimable autorisation de David Denborough, le 12 août 2021.


Cet article a été écrit pour la publication britannique Clinical Psychology, numéro 17, septembre 2002.

Au moment où je démarre l'écriture de cet article, je suis assis dans une chambre de motel à Narrandera, une petite ville rurale australienne. Je viens de poser ma guitare après avoir rapidement enregistré une chanson intitulée "Rentrer à la maison" (NdT : "Going back home"). Les paroles de cette chanson ont été élaborées à partir d'une suite de rencontres qui ont eu lieu au cours des six derniers mois avec des membres de la communauté aborigène locale. Un rassemblement de cette communauté a lieu cette semaine à Sandhills et je suis ici en tant que membre d'une petite équipe de travailleurs aborigènes et non aborigènes qui constituent un groupe de réflexion et/ou d'écoute pendant cet événement. Mon rôle est de consigner par écrit et par le chant les moments scintillants, les histoires précieuses, les compétences et savoirs de la communauté. Les participants au rassemblement décideront ensuite de ce qu'ils souhaitent faire avec ces mots et ces chansons.

Dans ce court article, je souhaite discuter de certaines des contributions de la musique et de la chanson à ces rassemblements, mais pour ce faire, il faut un peu de contexte. Je suis conscient que le contexte dans lequel j'écris est probablement très différent de celui dans lequel vous, le lecteur, vous trouvez actuellement. Tout d'abord, vous vous trouvez probablement dans l'hémisphère nord, à des milliers de kilomètres d'ici. Les étoiles au-dessus de vous sont donc différentes de celles qui sont au-dessus de moi. La saison que vous vivez doit également être différente, tout comme les animaux qui vous entourent. Aujourd'hui encore, j'ai vu des émeus, des kangourous, des cacatoès, des perroquets colorés et un hibou. La rivière Murrimbidgee traverse Narandera et partout où la rivière coule, une diversité d'oiseaux et d'animaux est présente. Non seulement les étoiles, les oiseaux et la ligne d'horizon diffèrent entre l'endroit où vous vous trouvez et celui où je me trouve ce soir, mais les histoires de la terre sur laquelle nous nous trouvons actuellement sont également très différentes. Je mentionne tout cela parce que durant cette semaine, c'est mon travail de m'immerger dans l'expérience de ceux qui vivent dans cette communauté particulière, dans ce contexte particulier. Ce n'est pas chez moi. Je vis à Adélaïde, à un millier de kilomètres d'ici, et les images, les sons et les odeurs de Narrandera sont nouveaux pour moi (tout comme, sans aucun doute, ils seraient nouveaux pour vous). Je suis un étranger ici qui a été invité à jouer un rôle particulier lors de ce rassemblement et cela entraîne des responsabilités particulières. La plus importante d'entre elles est peut-être de me rappeler à tout moment que je suis un invité de cette communauté et que je ne peux pas présumer connaître les récits et les histoires qui façonnent les expériences de vie locales. Je suis ici pour documenter ce que la communauté considère comme important. Pour m'assurer que c'est bien ce que je fais, il faut de nombreux actes de collaboration, dont certains sont abordés dans la suite de cet article.

Des rassemblements communautaires inspirés des pratiques narratives et des cérémonies définitionnelles ont été organisés en Australie au cours des sept dernières années environ. Ils ont été organisés à la demande d'un large éventail de communautés différentes, notamment des communautés de personnes souffrant de problèmes de santé mentale, des communautés de personnes touchées par le VIH/SIDA, ainsi que diverses communautés indigènes australiennes touchées de différentes manières par la colonisation de ce pays[2]. Les pratiques de thérapie narrative guident tous les aspects de ces rassemblements, des réunions de préparation initiales à la création du programme du rassemblement, en passant par l'utilisation de cérémonies de définition chaque jour de l'événement et par la manière dont les rassemblements sont documentés par des mots et des chansons[3].

Un aspect essentiel des thérapies narratives consiste à documenter les compétences et les savoirs particuliers des personnes et des communautés qui leur sont utiles pour relever les défis actuels auxquels elles sont confrontées[4]. Cette documentation fait partie du processus de re-authoring. Au fur et à mesure que les compétences et les savoirs évoqués dans les conversations sont documentés, ils sont davantage reconnus et donc plus facilement accessibles. Il en va de même pour les rassemblements. De plus, le fait de consigner sur papier les compétences, les idées et les histoires d'une communauté permet de les partager largement avec ceux qui n'étaient pas physiquement présents au rassemblement. Le fait de documenter les conversations qui ont lieu lors des rassemblements permet également de conserver une trace de l'événement pour les générations futures, ce qui est souvent très apprécié par les participants. Il existe un grand nombre de dilemmes, de défis et de possibilités associés au processus de passage de la parole à l'écrit lors des rassemblements, mais je ne vais pas m'y attarder ici. Je souhaite plutôt parler de l'utilisation de la musique et des chansons.

Lors des rassemblements, les chansons et la musique viennent en renfort de l'utilisation de l'écrit. Bien que je sois totalement dévoué à l'écrit, en particulier à sa rigueur, à sa capacité à enregistrer tout ce qui est dit, à la façon dont les versions préliminaires peuvent être partagées et remaniées collectivement, et à ses caractéristiques intimes (comment il parle à chaque personne qui le lit), les chansons peuvent être chantées ensemble d'une façon que l'écrit ne permet pas. Les chansons peuvent également être dansées. Dans certains contextes, le texte écrit n'est pas accessible à tous, alors que les chansons et la musique peuvent inclure la plupart des gens dans n'importe quelle communauté. Il peut y avoir un espace pour que tout le monde puisse chanter ou battre le rythme ou encore tenir les paroles en l'air pour que les autres puissent les lire pendant le processus d'enregistrement. Et peut-être plus important encore, avec une bonne mélodie, les chansons peuvent rester dans la tête, disponibles pour un rappel instantané d'une manière que les mots écrits ne peuvent pas.

Porteuses du savoir et de la fierté de la communauté, les chansons peuvent élever les esprits et les soutenir. L'acte physique de chanter ensemble, de faire de la musique ensemble, peut également être source de transformation. C'est particulièrement vrai si le processus entre en résonance avec les traditions culturelles de chant et de musique communautaires qui existent dans la grande majorité des communautés. De cette façon, non seulement la chanson elle-même peut agir comme une documentation musicale des histoires alternatives de la communauté, mais la mise en scène communautaire de cette chanson peut agir comme une démonstration de la perpétuation d'une tradition joyeuse et ouverte. Lorsqu'un enregistrement est fait de la communauté chantant des chansons qui ont été créées à partir de leurs mots, ce rituel est capturé dans le temps et est disponible à jamais pour être rejoué. Cette relecture peut se produire lorsqu'un jeune membre de la communauté écoute le CD en portant des écouteurs. Elle peut aussi se produire lorsqu'un membre de la communauté place une cassette de la chanson dans son autoradio et traverse le centre de la ville, vitres baissées et musique à fond.

Caractéristiques des chansons de rassemblement

J'ai essayé ici de décrire certaines des caractéristiques des chansons qui sont aimées et appréciées lors des rassemblements communautaires. Ces caractéristiques sont les suivantes :

  • Les paroles sont composées de mots prononcés par les participants au rassemblement.
  • La structure des accords est facile à enseigner
  • La mélodie est une mélodie que les gens peuvent facilement chanter et qui est à une tonalité facile pour la plupart des participants.
  • Le rythme est simple et clair
  • Le refrain est facile à mémoriser
  • La chanson est écrite rapidement et jouée à la communauté très vite après qu'elle a prononcé les mots qui sont devenus les paroles (comme dans une réflexion). Cela permet à la communauté de reconnaître que les mots sont les siens - elle se souvient encore de qui a prononcé ces mots et du contexte dans lequel ils ont été prononcés.


Il est important de noter que la chanson est toujours porteuse d'espoir. Cela ne veut pas dire que la mélodie et les mots sont simplement "joyeux", mais plutôt que le but de la chanson est d'écrire dans les paroles et la mélodie les histoires alternatives qui ont été racontées. Les chansons font délibérément partie du processus de re-authoring. Elles cherchent à décrire plus richement ce qui a été dit. En tant que telles, elles ressemblent à une profonde résonance au sein du processus de cérémonie de définitionnelle - elles reconnaissent les effets réels de l'histoire dominante, mais d'une manière qui décrit richement les compétences et les savoirs de la communauté[5].

L'écriture de ces chansons implique des compétences particulières qui s'apprennent et se pratiquent (tout comme apprendre à étayer des conversations thérapeutiques demande du temps, de la pratique et de la patience). Ayant appris le piano dès mon plus jeune âge, puis la guitare, l'écriture de chansons fait partie de ma vie quotidienne depuis 18 ans (et ce depuis mes 14 ans). Mes premières chansons et ma voix n'auraient apporté aucun réconfort à quiconque ! Il faut d'abord apprendre les accords avec lesquels on est à l'aise et commencer à improviser des mélodies. Il faut aussi savoir écouter attentivement les mots et les phrases qui peuvent devenir des paroles. Ce sont toutes des compétences qui s'apprennent et qui demandent de la pratique.

S'il existe un "truc" pour écrire des chansons, c'est le tissage de la mélodie et des mots. Ce sont les deux éléments qui doivent s'associer de manière significative. D'après mon expérience, après un certain temps, ces deux dimensions commencent à se rejoindre. La mélodie apprend à vibrer là où les mots l'exigent, et simultanément, les paroles s'adaptent à la structure de la chanson.

Pratique musicale décentrée

Le but des chansons de rassemblement est de mettre au centre et de décrire de manière riche les savoirs et les compétences d'une communauté particulière. Si un aspect du processus est centré sur l'auteur de la chanson, cela limite immédiatement la valeur de la chanson. Il s'agit là d'un risque majeur lié à ce processus. Dans la culture occidentale actuelle, la façon dont la musique est perçue privilégie et sépare souvent le rôle de "l'interprète" de celui de l'auditeur. De plus, la formation des musiciens encourage en grande partie une certaine approche de la performance qui peut être un obstacle aux rassemblements communautaires. Lors de ces rassemblements communautaires, toute micro-pratique qui me centre en tant qu'auteur/chanteur peut restreindre les possibilités de la communauté de se rassembler en chanson. Ces micro-pratiques peuvent être subtiles et nécessitent de la vigilance. Mes origines de la classe moyenne et supérieure et ma formation de musicien peuvent parfois me faire trébucher. Mais là encore, il existe des compétences de décentrage qui peuvent être apprises en tant que musicien, tout comme elles peuvent être apprises par des thérapeutes[6].

J'ai essayé ici de décrire une série de processus de collaboration qui permettent à l'auteur/chanteur de chansons lors de rassemblements communautaires de rester décentré : co-écrire des chansons. Dans certaines circonstances, il est possible de co-écrire tous les éléments d'une chanson particulière (c'est-à-dire qu'il peut y avoir une collaboration dans l'écriture des paroles, l'élaboration de la mélodie et le développement des structures d'accords). Cela prend toutefois du temps et nécessite que les participants aient un certain degré de confiance dans le processus et/ou une expérience musicale/poétique. Un exemple d'une telle chanson, "Power to our Journeys", est présenté ici. Cette chanson a été écrite lors d'un rassemblement initié par un groupe de patients et de soignants en santé mentale[7].

La puissance de nos voyages

Une chanson de Sue & David

Un voyage de 1 000 kilomètres commence par un pas
Nous nous réunissons aujourd'hui,
nous parlons de respect
Ce n'est pas trop demander que d'écouter et d'apprendre
De remplir les bibliothèques avec des solutions qui fonctionnent

Refrain : Il y a de la puissance dans nos voyages
Il y a de l'espoir dans cette pièce
Des voix à entendre
Et des histoires à raconter
(répétition)

Que pourrions-nous avoir planté ici aujourd'hui ?
Que pourrions-nous arroser avec tant de soin ?
Pourrait-il s'agir des liens d'amitié, quelque chose de si sacré et pourtant si simple ?
Serait-ce des "voiliers" d'amis sur lesquels naviguer ?

Refrain

En racontant nos histoires, nous nous souvenons d'amis qui ont fait le même voyage
Nous prenons leurs mains et les rejoignons dans la colère
Nous nous joignons à eux dans la tristesse, nous nous joignons à eux dans l'espoir

Refrain

Nous essayons d'y parvenir ensemble
Mais ensemble, nous pouvons tout faire
Ensemble, nous essayons de réussir
Mais ensemble, nous pouvons tout faire

Nous sommes silencieusement en train de nous sauver, nous sommes silencieusement en train de nous sauver
Nous sommes silencieusement en train de nous sauver, nous sommes silencieusement en train de nous sauver
(refrain et répétition du refrain)

Il y a de la puissance dans nos voyages
Il y a de l'espoir dans cette pièce
Des voix à entendre
Et des histoires à raconter

Il y a de la puissance dans nos voyages

Écriture collaborative des chansons

Dans ce processus, une structure de base, une mélodie et des paroles peuvent être proposées, mais avec beaucoup de place pour des modifications, des suggestions, des ajouts, etc. Une variété de choix peut être proposée et les participants peuvent être invités à choisir. Ce processus implique que l'auteur de la chanson fournisse un échafaudage à partir duquel la chanson peut ensuite être créée conjointement. Voici un exemple d'une telle chanson, "Rentrer à la maison" ("Going home"). Il s'agit de la chanson que j'ai mentionnée au début de ce document et qui a été créée à partir des conversations avec la communauté Koori de Narrandera, puis modifiée et complétée en collaboration avec un membre âgé de la communauté.

Pour écouter cette chanson, cliquez ici.

Rentrer à la maison

Certes, notre chagrin nous a toujours accompagnés
Mais nos méthodes de guérison aussi
Nous ne vivons peut-être plus sur la colline
Mais nous rentrons à la maison aujourd'hui

Pour raconter des histoires d'histoire et de culture
De combat, de conflit et de force
Pour réclamer ce qui nous est précieux
À notre manière

Il y a de la place ici pour nous tous
Comme dans les temps anciens
Il y a des histoires à raconter
Des chansons à chanter
Comme au bon vieux temps

Certes notre chagrin nous a toujours accompagnés
Mais nos méthodes de guérison aussi
Nous ne vivons peut-être plus sur la colline
Mais nous rentrons à la maison aujourd'hui
Oui, nous rentrons à la maison aujourd'hui
Oui, nous rentrons à la maison aujourd'hui

Offrir la chanson comme une résonance

Même dans les cas où la chanson est offerte comme une résonance aboutie, il y a des choses qui peuvent être faites pour décentrer l'auteur/chanteur de la chanson :

  • Avant de jouer la résonance, on peut répéter que les mots proviennent de ce que les membres de la communauté viennent de dire.
  • La chanson peut être jouée de manière à ce que la voix et la technique du joueur soient un véhicule pour les mots des participants (cela signifie jouer et chanter simplement, avec un style et un ton modestes).
  • Les membres de la communauté sont invités à donner leur avis sur la chanson. Souvent, c'est un autre membre de l'équipe qui le demande, car sinon les participants pourraient se sentir obligés de faire l'éloge de l'auteur de la chanson, même si celle-ci ne les a pas particulièrement touchés.
  • On peut demander aux membres de la communauté de trouver un nom pour la chanson.
  • On peut demander aux membres de la communauté de décider comment la chanson doit commencer et se terminer.
  • Si des félicitations sont adressées à l'auteur de la chanson, on peut trouver des moyens de répercuter cette attention sur la chanson elle-même et sur le contenu de ses paroles (qui sont des mots prononcés par la communauté). Si l'auteur de la chanson est toujours félicité, quelque chose ne va pas dans le processus et d'autres pratiques de collaboration sont nécessaires.

Lorsque des chansons sont proposées comme résonances, il s'agit de les " positionner " au bon moment. Comme les chansons utilisent les mots de la communauté, il s'agit d'une précaution importante. Cependant, je ne veux pas minimiser le fait qu'il y a aussi une compétence impliquée dans ce processus pour façonner la chanson de manière à ce qu'elle résonne avec la communauté. Le meilleur équilibre est souvent que la chanson soit capable de porter dans ses paroles et sa mélodie à la fois le sentiment de tristesse exprimé dans la conversation et l'histoire alternative, le sentiment d'espoir.

Un exemple d'une chanson aboutie proposée comme réflexion, "Le bonheur fait son chemin" (NdT : "Happiness has its way"), est inclus ici. Cette chanson a été écrite lors d'un rassemblement de personnes ayant reçu un diagnostic de séropositivité et de travailleurs dans le domaine du VIH.[8] Pour écouter cette chanson, cliquez ici.

Notes

  1. David Denborough travaille en tant que rédacteur en chef et auteur de chansons au Dulwich Centre. Il a édité les livres : "Beyond the prison : Gathering dreams of freedom" (1996), "Family therapy : exploring the field's past, present and possible futures" (2001) et "Queer counselling and narrative practice" (2002). Tous ces ouvrages ont été publiés par les Éditions du Dulwich Centre (www.dulwichcentre.com.au). David peut être contacté via Hutt St PO Box 7192 Adelaide, South Australia 5000. Courriel : daviddenborough@dulwichcentre.com.au
  2. Un certain nombre de ces rassemblements ont été documentés de manière approfondie. Pour plus d'informations à ce sujet, veuillez consulter :
    • "Reclaiming our stories, reclaiming our lives" (Dulwich Centre Journal 1995 #1).
    • "Speaking out... and being heard" (Dulwich Centre Newsletter 1994 #4).
    • "Living positive lives : A gathering for people with an HIV positive diagnosis and workers within the HIV sector" (Dulwich Centre Journal 2000 #4).
    Ces publications sont disponibles via les Éditions du Dulwich Centre.
  3. Le processus et les idées qui guident ces rencontres ont été documentés dans "Living positive lives : A gathering for people with an HIV positive diagnosis and workers within the HIV sector" (Dulwich Centre Journal 2000 #4).
  4. Pour plus d'informations sur l'utilisation des documents dans les thérapies narratives, voir : Morgan, A. 2000 : What is narrative therapy : An easy to read introduction. Dulwich Centre Publications
  5. Pour plus d'informations sur la forme des résonances dans le processus de la cérémonie définitionnelle, voir : White, M, 2000 : "Reflecting teamwork as definitional ceremony revisited" in Reflections on Narrative Practice : Essays & interviews. Dulwich Centre Publications.
  6. Pour en savoir plus sur la pratique thérapeutique décentrée, voir : White, 1997 : "Decentred Practice" Chapter 10 in Narratives of Therapists' Lives. Dulwich Centre Publications.
  7. Pour en savoir plus sur ce rassemblement, voir "Speaking out... and being heard" (Dulwich Centre Newsletter 1995 #4).
  8. Pour en savoir plus sur ce rassemblement, voir "Living positive lives" (Dulwich Centre Journal 2000 #4).