Déconstruction
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Cette approche a été conçue par le philosophe Jacques Derrida (2016) pour dévoiler les hypothèses sur lesquelles repose tout texte. Certains aspects des pratiques narratives peuvent être considérés comme une déconstruction ou comme une méthode déconstructive :
Selon ma définition approximative, la déconstruction a trait aux procédures qui bousculent des réalités et des pratiques considérées comme acquises, ces soi-disant "vérités" qui sont séparées des conditions et du contexte de leur production, ces façons de parler désincarnées qui cachent leurs préjugés et leurs partis pris, et ces pratiques familières de soi et de relations qui assujettissent la vie des personnes. De nombreuses méthodes de déconstruction rendent étranges ces réalités et pratiques familières et quotidiennes prises pour acquises en les objectivant ... nous pouvons également considérer la déconstruction autrement : par exemple, la déconstruction de l'auto-narration et des savoirs culturels dominants avec lesquels les personnes vivent ; la déconstruction des pratiques de soi et de relation qui sont culturellement dominantes ; et la déconstruction des pratiques discursives de notre culture. (White, 1991, p. 27) Les thérapeutes narratifs aident leurs clients à déconstruire les messages sociaux et culturels dominants qui contribuent à les opprimer. La thérapie narrative se situe donc entre le politique et le personnel. Parce que les problèmes individuels sont supposés prendre racine dans un système social oppressif, plutôt que dans l'individu, comme c'est le cas dans la psychanalyse traditionnelle, le changement individuel est lié au changement politique dans l'approche de la thérapie narrative. L'approche de la thérapie narrative peut être particulièrement bien adaptée aux femmes et aux autres membres de groupes opprimés car elle ne se focalise pas sur l'ajustement, comme les thérapies traditionnelles, mais analyse et remet en question les récits sociaux et culturels de la domination. Cette remise en question de la domination est cohérente avec les objectifs féministes. Ainsi, les thérapies narratives peuvent être considérées comme une pratique féministe du soi dans la mesure où elle vise la transformation de soi et vise un but particulier, en résistant au discours dominant. (McLaren, 2002, p. 162)