Réduire au silence : Différence entre versions

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Au cours des nombreuses années de nos différents liens avec les services psychiatriques, nous n'avons guère eu l'occasion de parler ouvertement de nos expériences quotidiennes des voix et des visions qui nous ont tant gênés, ou, d'ailleurs, des voix et des visions qui ont été utiles à notre vie. Nous avons été réduits au silence à maintes reprises par de nombreux professionnels de la psychiatrie qui ont constamment refusé de reconnaître nos expériences de ces voix et visions. Parfois, nous avons été déconcertés par cette situation, nous avons été incapables de la comprendre. Parfois, nous avons lié le fait d'être réduit au silence à la peur que nous voyons dans les yeux des autres. Peut-être éprouvent-ils cette peur parce que nous les mettons en contact avec la vulnérabilité qu'ils peuvent avoir dans leurs propres luttes pour leurs vies, et avec une prise de conscience de la minceur de la ligne qui sépare leur situation de la nôtre. D'autres fois, nous comprenons que d'autres personnes pensent qu'il est contre-productif de nous laisser parler plus ouvertement de nos expériences de voix et de visions gênantes. Nous savons que d'autres encore sont pris dans des théories bizarres sur nos expériences et parlent de nos vies d'une manière qui diminue notre respect de nous-mêmes et les empêche d'entendre ce que nous avons
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à dire de nos expériences de voix et de visions. Et nous rencontrons d'autres personnes qui sont tellement prises par leur carrière professionnelle et par des intérêts institutionnels de nature hiérarchique qu'il leur est impossible d'être avec nous pour nous soigner.<br/>
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Il va sans dire que cette réduction au silence a des conséquences profondément négatives pour toute notre vie. Nous nous sommes tous sentis abandonnés à cause de cela. Nous ne nous sommes pas sentis soutenus par les autres à ces moments de notre vie où c'était ce que nous désirions le plus. Parfois, cette réduction au silence a contribué à nous faire croire que nous devenions fous. Et il nous a été pratiquement impossible de changer notre relation avec les voix et les visions gênantes qui ont tellement dominé notre vie, ainsi qu'avec les voix et les visions qui nous ont davantage soutenus. ([[Références de ce dictionnaire#LETTRE-B|Brigitte, Sue, Mem & Veronika, 1997, pp. 205-6]])<br/>
 
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Version actuelle datée du 11 août 2020 à 07:20

Silencing

Power to Our Journeys :

Au cours des nombreuses années de nos différents liens avec les services psychiatriques, nous n'avons guère eu l'occasion de parler ouvertement de nos expériences quotidiennes des voix et des visions qui nous ont tant gênés, ou, d'ailleurs, des voix et des visions qui ont été utiles à notre vie. Nous avons été réduits au silence à maintes reprises par de nombreux professionnels de la psychiatrie qui ont constamment refusé de reconnaître nos expériences de ces voix et visions. Parfois, nous avons été déconcertés par cette situation, nous avons été incapables de la comprendre. Parfois, nous avons lié le fait d'être réduit au silence à la peur que nous voyons dans les yeux des autres. Peut-être éprouvent-ils cette peur parce que nous les mettons en contact avec la vulnérabilité qu'ils peuvent avoir dans leurs propres luttes pour leurs vies, et avec une prise de conscience de la minceur de la ligne qui sépare leur situation de la nôtre. D'autres fois, nous comprenons que d'autres personnes pensent qu'il est contre-productif de nous laisser parler plus ouvertement de nos expériences de voix et de visions gênantes. Nous savons que d'autres encore sont pris dans des théories bizarres sur nos expériences et parlent de nos vies d'une manière qui diminue notre respect de nous-mêmes et les empêche d'entendre ce que nous avons

à dire de nos expériences de voix et de visions. Et nous rencontrons d'autres personnes qui sont tellement prises par leur carrière professionnelle et par des intérêts institutionnels de nature hiérarchique qu'il leur est impossible d'être avec nous pour nous soigner.
Il va sans dire que cette réduction au silence a des conséquences profondément négatives pour toute notre vie. Nous nous sommes tous sentis abandonnés à cause de cela. Nous ne nous sommes pas sentis soutenus par les autres à ces moments de notre vie où c'était ce que nous désirions le plus. Parfois, cette réduction au silence a contribué à nous faire croire que nous devenions fous. Et il nous a été pratiquement impossible de changer notre relation avec les voix et les visions gênantes qui ont tellement dominé notre vie, ainsi qu'avec les voix et les visions qui nous ont davantage soutenus. (Brigitte, Sue, Mem & Veronika, 1997, pp. 205-6)

Cf. Power to Our Journeys

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