Réseaux non reconnus : Différence entre versions
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− | + | Un exemple : J'ai récemment été consulté par un jeune homme grave qui m'a parlé de son "histoire psychiatrique" et qui, à mi-parcours de la consultation, m'a présenté une lettre plutôt crasseuse et quelque peu déchirée. Alors que je lisais ce document à haute voix, le jeune homme s'est mis à pleurer. J'ai reconnu le contenu de la lettre. Il s'agissait d'un "document d'identité" que j'avais aidé un autre jeune homme, que j'appellerai James, également avec des "antécédents psychiatriques", à rédiger quelque dix-huit mois auparavant, seuls le nom et la signature en bas avaient été modifiés. Le jeune homme et moi avons parlé de la façon dont il s'était procuré le document, de son sentiment d'identification avec celui-ci, des circonstances dans lesquelles James l'avait encouragé à y substituer son propre nom, de la générosité de ce geste et de ce que cela avait signifié pour lui. J'ai alors compris que ce jeune homme pleurait pour lui-même, et que c'étaient des larmes de compassion, des larmes qu'il n'avait, jusqu'à présent, jamais pu verser en son nom propre. Et j'ai alors appris de ce jeune homme qu'en exprimant cela, il avait vu James et beaucoup d'autres jeunes gens pleurer avec lui, et que cela lui avait donné un sentiment de communauté qui le soutenait. Ensemble, et avec une certaine joie, nous avons commencé à prévoir certaines initiatives qui, nous pensions, pourraient apporter une reconnaissance à ces membres de cet "autre" réseau de soutien pour les contributions qu'ils apportaient à la vie des autres. ([[Références de ce dictionnaire#LETTRE-W|White, 1995e, pp. 6-7]]) | |
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Unrecognised networks
Michael White (1995e) a souligné l'importance de reconnaître ces réseaux pour la plupart non reconnus que les gens s'efforcent de construire pour eux-mêmes avec d'autres personnes auxquelles ils s'identifient fortement. Cette reconnaissance des réseaux non reconnus ou "illégitimes" est particulièrement importante pour ceux qui sont considérés comme marginaux, ceux qui, selon les termes de Goffman, ont vécu des "identités abîmées" :
Un exemple : J'ai récemment été consulté par un jeune homme grave qui m'a parlé de son "histoire psychiatrique" et qui, à mi-parcours de la consultation, m'a présenté une lettre plutôt crasseuse et quelque peu déchirée. Alors que je lisais ce document à haute voix, le jeune homme s'est mis à pleurer. J'ai reconnu le contenu de la lettre. Il s'agissait d'un "document d'identité" que j'avais aidé un autre jeune homme, que j'appellerai James, également avec des "antécédents psychiatriques", à rédiger quelque dix-huit mois auparavant, seuls le nom et la signature en bas avaient été modifiés. Le jeune homme et moi avons parlé de la façon dont il s'était procuré le document, de son sentiment d'identification avec celui-ci, des circonstances dans lesquelles James l'avait encouragé à y substituer son propre nom, de la générosité de ce geste et de ce que cela avait signifié pour lui. J'ai alors compris que ce jeune homme pleurait pour lui-même, et que c'étaient des larmes de compassion, des larmes qu'il n'avait, jusqu'à présent, jamais pu verser en son nom propre. Et j'ai alors appris de ce jeune homme qu'en exprimant cela, il avait vu James et beaucoup d'autres jeunes gens pleurer avec lui, et que cela lui avait donné un sentiment de communauté qui le soutenait. Ensemble, et avec une certaine joie, nous avons commencé à prévoir certaines initiatives qui, nous pensions, pourraient apporter une reconnaissance à ces membres de cet "autre" réseau de soutien pour les contributions qu'ils apportaient à la vie des autres. (White, 1995e, pp. 6-7)